L'ange végétal

Courbée, elle s'intéressait surtout aux simples mais levait toujours les yeux vers les étoiles le soir.

On la voyait par temps de brume s'enfoncer dans la lande, bifurquer après les arbres en fin de vie, puis disparaître de longues heures durant.

Là-bas, la ronde des astres, les cycles imbriqués et les grains de sable … tout cela s'effritait dans la brume. Le temps y lévitait sur un mince équilibre où elle se sentait chez elle, alignée avec cette suspension des flux.

Elle erra longuement.

Perdue au milieu de la lande, des ailes végétales lui poussèrent progressivement sur le dos. Et la transformation commença, la libéra du poids des années.

Cette fois-ci on ne la vit pas rentrer et depuis, le feu de son âtre ne s'est jamais rallumé.

Mais certains on cru apercevoir un nouvel arbre sur le chemin qu'elle empruntait, comme un repère pour qui voyage dans la brume.

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